À la manière des notaires ou des pharmaciens, les agents immobiliers se sont dotés d’un insigne réservé aux titulaires de la carte professionnelle.
Comme d’autres professionnels, les agents immobiliers ont soif de reconnaissance et comptent se distinguer d’autres métiers gravitant autour de l’immobilier. C’est pourquoi, à l’occasion du congrès de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) ils ont dévoilé leur «caducée», l’insigne dont la profession s’est dotée, à la manière du symbole des pharmaciens. Dans le prolongement de la loi Elan du 23 novembre 2018 qui consacre définitivement les titres d’agent immobilier, d’administrateur de biens et de syndic de copropriété, la profession a voulu que ces éléments légaux aient une traduction visible du grand public.
Une action que beaucoup interprètent comme une mesure visant à contrer les réseaux de mandataires immobiliers ainsi que les nouvelles agences low cost en ligne. «Il ne s’agit de contrer personne, se justifie Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim. C’est un instrument de clarification qui permet de remettre chacun dans les bonnes cases et de lutter contre les asymétries de concurrence.» Pas question pour autant d’interférer avec les marques et réseaux immobiliers, l’insigne dont le style évoque les écussons des notaires ou des huissiers viendra compléter les éléments commerciaux traditionnels affichés en vitrine.
Éclairer et défendre
Ce symbole qui pourra aussi être repris sur les cartes de visite représente Vesta, déesse romaine du foyer, de la maison et de la famille. Une façon de rappeler aussi que les femmes sont prépondérantes dans les effectifs des entreprises du secteur de l’immobilier. L’image s’accompagne d’une devise «Lucere defendere», éclairer et défendre en latin. Une façon de rappeler que les agents immobiliers sont là pour éclairer leurs clients sur les tendances du marché, les subtilités de la législation, la vraie valeur d’un bien... Quant à la défense du client, la devise a la bonne idée de rester floue sur le fait de savoir s’il s’agit du vendeur ou de l’acheteur.
Reste désormais à définir qui se chargera de contrôler le bon usage de cet insigne. Pour l’instant, la loi Elan prévoit jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende de 7500 euros pour ceux qui usurperaient les titres d’agent immobilier, administrateur de biens ou syndic de copropriété. La Fnaim pousse désormais pour que l’État se saisisse de cette identité visuelle et la place en symbole officiel des professionnels de l’immobilier détenteurs d’une carte professionnelle.
«Cette reconnaissance de la profession m’apporte beaucoup de fierté en tant qu’agent immobilier, souligne Christine Fumagalli, présidente du réseau Orpi. À une époque où il est de plus en plus difficile d’expliquer qui on est, comment on se situe... ce genre de signe est un vrai repère pour les consommateurs et aussi un encouragement pour nos collaborateurs, une manière de souligner la noblesse de notre profession.» Un enthousiasme partagé par la plupart des professionnels. «J’ai hâte de poser ce caducée, estime pour sa part Philippe Briand, patron de Citya Immobilier. C’est une reconnaissance de nos talents et de notre capacité à défendre l’intérêt de nos clients.»
Par Jean-Bernard Litzler Mis à jour le 28/11/19 à 10:11 Publié le 27/11/19 à 06:00 Pour LeFigaro